Télé

4 février 1998

Je suis le 58ème invité de l’émision d’Edmond Blattchen “NOMS DE DIEUX”, sur la RTBF.
Un tête à tête rigoureux et sobre, auquel avaient auparavant été invités, entre autres, Théodore Monod, Jean Guitton, Edgar Morin, Pierre Chaunu, Alain Touraine, Heni Laborit, Paul Ricœur, Hubert Reeves, le Dalaï Lama, Yves Coppens, Jacques Testart, Jean Ziegler, Ilya Prigogine...
Un entretien avec Edmond Blattchen, organisé en cinq chapitres, à partir du titre de l’émission, d’une image, d’une phrase, d’un symbole et d’un pari. Pour l’image, j’avais choisi la photo de “l’ombre qui a perdu son homme” avec le commentaire d’Emmanuel Mounier dans Esprit de janvier 1947.


 

L'ombre sur le trotoir

"Il est une photographie, on peut plus banale et cependant hallucinante, la plus bouleversante qui nous soit parvenue d'Hiroshima. C'est à deux cents mètres de l'explosion. Deux marches, un petit mur, l'avancée d'un pilastre. La bas d'une terrasse ? Le contrefort d'un jardin ? Un homme était assis sur les marches. Il a été volatilisé. Mais comme son corps, le temps de se réduire en fumée, a fait écran au rayonnement atomique, son ombre est restée imprimée sur le trottoir. Une forme indécise, une ombre d'homme, la trace obsédante d'une terrifiante absence, un reproche physique à une folie de l'esprit"

Symbolique, cette ombre résume les périls de notre temps.

Emmanuel MOUNIER, "L'ombre qui a perdu son homme", numéro d'Esprit consacré à l'arme atomique, janvier 1947, p.24.


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