Ce
site n’est ni une notice nécrologique ni un curriculum
vitæ. C’est la présentation des étapes
de la formation et de l’affirmation de ma pensée.
Une pensée dont l’orientation principale a toujours
été de tenter de déchiffrer et de comprendre
le monde.
Ce fut une aventure.
Dans ma jeunesse, j’ai engagé mon travail de
maîtrise des savoirs et des connaissances comme un alpiniste
attaque une ascension : certain qu’avec la préparation
indispensable et en fournissant les efforts nécessaires,
on peut atteindre un sommet raisonnablement choisi. Bien sûr,
à chaque crête, j’en découvrais
d’autres plus difficiles d’accès et plus
élevées. Mais surtout : chaque élargissement
de mes champs de connaissance, me révélait de
nouveaux champs d’ignorance, bien plus étendus
que ceux dont j’avais jusque-là conscience. Ce
qui m’amena à renforcer mes points d’appui,
à récuser l’érudition - trop souvent
un obstacle dans l’effort de connaissance -, à
me défier des modes, des vogues, des querelles de clochetons,
des sophistications et des obscurités - dont trop d’intellectuels
font leurs fonds de notoriété - et finalement
à assumer les contraintes et les exigences de la connaissance:
notamment dans l’élaboration rigoureuse d’une
grille de lecture d’un objet donné, une grille
de lecture toujours à améliorer et que l’émergence
d’une nouvelle grille de lecture risque de rendre obsolète.
Avec le monde comme objet - d’abord l’économie
dans sa dimension mondiale et finalement cet ensemble inextricable
que forment désormais la Terre, le Vivant, les sociétés
humaines et le capitalisme - le travail de construction d’une
grille de lecture a été sans cesse à
reprendre. Tout simplement parce que le monde a profondément
changé, à deux reprises, au cours de ma vie
de travail : une première fois, avec l’extension
du système communiste, les décolonisations et
la prospérité dans les pays de la triade capitaliste
; et une seconde fois, avec la mondialisation capitaliste,
l’effondrement du système soviétique,
l’émergence de nouvelles puissances et la révélation
brutale des limites et des fragilités de notre planète
face au déferlement de plus en plus ample et violent
de nos prédations et de nos destructions.
Espérant encore que la prise de conscience et l’esprit
de responsabilité s’élèveront aux
niveaux qu’impose l’extrême gravité
des désastres que nous sommes en train de provoquer,
je vais essayer ici, semaine après semaine, d’apporter
ma contribution à l’indispensable travail d’analyse,
de réflexion, d’alerte et de proposition.
|