Echos

Cette page est destinée à accueillir des brèves, des propos, des prises de position, des déclarations venus d'ailleurs - d'autres temps, d'autres lieux, d'autres horizons - qui me paraissent de nature à nourrir l'information ou la réflexion sur des problèmes importants, des réponses, des actions en cours ou à mener...

Peuvent aussi trouver ici leur place des réactions - passées ou non par “contactez-moi” - à ce site ou à mes livres : critiques, divergences, propositions ou autres contributions. Dans certains cas, je peux m'autoriser une brève réponse.

Après la parution de Face au Pire des mondes, je vais aussi présenter des informations que rend nécessaires la rapidité des évolutions en cours...
Une rubrique qui, elle aussi, se renouvelle au fil des semaines.






  • Avril 2012



  •                         Irresponsabilité

    Le 8 avril  2012

        Pour la première fois, l’Humanité est confrontée à des problèmes dont elle est la source et qui la concernent, elle et l’ensemble de la planète : des problèmes, des menaces, des dévastations, face auxquels elle se révèle désarmée, incapable d'assumer ses responsabilités, irresponsable.
        Ce n’est pas faux, mais c’est inexact. Il faut préciser.

        Pour la première fois, les sociétés humaines sont confrontée à des problèmes, des menaces, des dévastations dont les activités, les productions et les consommations des pays les plus riches et des riches de tous les pays sont les principales sources - et qui concernent l’ensemble de la planète et de l’Humanité. Or ni les organisations onusiennes (dominées par quelques grands pays et sous l’influence des grands groupes mondiaux) ni les grandes puissances ne parviennent à mettre en œuvre les actions nécessaires.
        Dès lors, l’Humanité n'a pas su construire la capacité d'assumer ses responsabilités qu'implique le niveau et la puissance des outils techniques qu'elle a constitués et qu’elle met en œuvre.

        Soyons plus précis : soutenus par leurs États, les grands groupes mondiaux bénéficient d’une impunité quasi-totale pour les pollutions et les dévastations qu’ils ont causées et qu’ils continuent de causer ; de là vient l’irresponsabilité de l’Humanité face aux maux qui l’accablent, elle et la planète.

        Là réside le cœur du drame de ce début de XXI° siècle.



  •   Mars 2012

  • Irresponsabilités ?

  • Le 31 mars 2012
    Vu Les Nouveaux chiens de garde, de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. Impressionnante cette étroite oligarchie informelle qui règne sur les médias, en occupant les postes-clés et en organisant la pire des censures : l’insidieuse censure du silence, de la mise au placard et de l’exclusion de la télé et des micros. Pour diffuser en permanence le dogme du Marché, et éviter ou étouffer toute mise en cause articulée de l’incessante imbrication des pouvoirs, des abus de puissance des grands groupes et des abyssales inégalités actuelles.
    Un film qui, comme l’a écrit Costa-Gavras, «fait terriblement réfléchir».
     



  • Trois mois après Durban (voir infra), un nouvel éditorial du Monde. Encore en page Une, mais cette fois-ci, à la suite du Forum mondial de l’eau, organisé par les grands groupes mondiaux de l’eau et de l’assainissement. Le titre est onctueux «L’eau pour tout le monde ? Encore un effort».
    Alors qu’un milliard d’humains n’ont pas accès à l’eau potable et qu’un autre milliard n’ont accès qu’à une eau douteuse que les dirigeants des grands groupes et les représentants des États présents ne boiraient pas ; que des grands groupes miniers et industriels puisent avec excès dans des nappes nécessaires à des populations, ou les détruisent par leurs propres activités ; et que des régions entières sont sous la menace de l’aridité, de la sécheresse ou de pollutions chimiques ou autres...
    Encore un effort : et il y aura certes un ou deux milliards de clients de plus pour les grandes firmes ; et hélas, deux ou trois milliards d’humains qui n’auront pas accès à de l’eau saine.
    Déjà en France, plus d’un million d’abonnés reçoivent à leur robinet une eau peu recommandable, voire déconseillée pour leur santé.
     

  •   Décembre 2011





  • "Accord de Durban : bien... mais peut mieux faire" : ce titre de l'éditorial du Monde du 12 décembre 2011, en page une, me fait réagir.

  • J'écris ce texte, qui ne sera pas publié.



  • Durban ne peut être considéré comme une avancée pour le climat terrestre qu’à deux conditions : que l’on prenne comme des engagements fermes des formules âprement négociées par des acteurs majeurs soucieux de ne pas s’engager ; et que l’on puisse encore faire confiance aux dirigeants du monde.
    Or, peut-on leur faire confiance?
    En 1992 à Rio, était adoptée la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques - CCNUCC ; son article 2 énonce cet objectif : “stabiliser..., les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique”, et cela dans le meilleur délai possible.
    Mais en 2010, les émissions mondiales de CO2 ont dépassé 30 milliards de tonnes, atteignant presque le double de ce qu’elles étaient en 1990 ; et le niveau de concentration des GES qui permettrait de limiter à 2° la hausse de la température terrestre va être bientôt atteint, puis dépassé. Les engagements pris à Rio en 1992 n’ont donc pas été tenus par les puissances qui dominent le monde.
    D’autres annonces réitérées depuis sont restées lettres mortes. Et voici qu’à Durban les décisions attendues n’ont pas été prises : l’objectif de limiter à 2° la hausse de la température terrestre, entériné en 2010 à Cancun, aurait nécessité que soit décidé un très fort ralentissement de l’augmentation des émissions de CO2. En l’absence d’une telle décision, l’objectif de 2° n’a plus guère de chances d’être atteint : car les tendances actuelles nous placent sur une trajectoire qui conduit à une hausse de la température terrestre d’environ 3,5°, donc des températures maximales accrues, un dérèglement climatique aggravé et des difficultés croissantes dans certaines contrées et pour certaines populations, notamment les plus démunies.
     Nous ne pouvons désormais plus faire confiance : et il va falloir que, dans tous les pays, experts intellectuels, médias et opinions publiques fassent pression sur les pouvoirs pour que soit mis fin à l’irresponsable dévastation en cours de la Terre.
    Prenant exemple sur les agences de notations de la finance internationale  qui se sont arrogé le droit de surveiller et dégrader pays et gouvernements en fonction de leurs situations financières et de leurs politiques, nous pouvons faire de même pour les puissances mondiales en fonction de leur degré de responsabilité à l’égard du climat, donc de la Terre et de l’Humanité.
    Méritent un ZÉRO l’ensemble des dirigeants des pays riches qui ont laissé augmenter leurs émissions de CO2 : notamment la Corée du Sud, l’Australie, le Canada et les États-Unis.
    L’arrogante irresponsabilité des deux présidents Bush devrait leur valoir un ZÉRO POINTÉ : le père, pour avoir, à Rio en 1992, combattu toute velléité d’instaurer des normes chiffrées pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre - expliquant qu’il était «le président des États-Unis et non le président du monde» et estimant que nul ne pouvait mettre en cause le mode de vie américain ; et le fils pour avoir combattu et contrecarré le Protocole de Kyoto - en cherchant obstinément à rassembler et élargir l’hétéroclite coalition des pays producteurs d’énergies fossiles.
    À cette note dégradante devraient être associés le couple Clinton-Gore et Obama : les deux premiers parce qu’au cours des deux présidences Clinton, les émission de CO2 ont augmenté aux États-Unis de 17,5% (l’ex vice-président Gore ayant ensuite sillonné le monde comme conférencier international pour expliquer ce qu’il fallait faire) ; et Obama, superbe tribun (notamment quand il annonçait aux Américains et au monde une rapide avancée vers une économie verte), mais limité dans son action par ceux qui l’avaient fait président : pour avoir obtenu, avec l’accord des dirigeants chinois et indiens, à Durban comme à Copenhague en 2009, que soient remises aux calendes grecques des décisions qu’il était urgent de prendre.
    Cela dit, il serait inéquitable de ne pas accorder un autre ZÉRO POINTÉ aux grands groupes mondiaux. Ils dominent l’économie mondiale : la production, et plus encore le commerce, et plus encore les investissements internationaux et la recherche scientifique et technique. Depuis des décennies, ils sont les principaux responsables de la dévastation de la planète. Et ils n’ont dans leur ensemble, depuis le Sommet planétaire de Rio en 1992, ni soutenu les efforts pour économiser l’énergie, ni mis en œuvre des usages moins polluants des énergies fossiles, ni aidé - dans les populations consommatrices, comme dans les pays émergents et pauvres - l’utilisation des énergies renouvelables, ni diffusé largement de nouvelles motorisations. Beaucoup ont délocalisé leurs activités polluantes - par création de filiales ou recours à des sous-traitants. D’autres ont vendu dans les pays émergents ou pauvres, des équipements qui vont polluer pendant 20 ou 30 ans.
    Pire, beaucoup financent des lobbyistes, parfois des centres de recherche, pour contrer ou bloquer des politiques qui les desservent. Pire encore, certains tout à fait conscients de la dégradation de la Terre commencent à mesurer les avantages qu’ils vont pouvoir en tirer, grâce aux commandes d’États et aux nouveaux marchés qui vont naître des catastrophes à venir. Et, dans la sphère financière, prédateurs et spéculateurs sont à l’affût de nouvelles cibles pour de futurs raids.
    Quant à la Chine, elle mérite un avertissement. Certes, en tant que «pays en développement», elle n’est jusqu’ici tenue par aucune obligation ni aucun engagement. On peut comprendre que, comme nouvelle puissance mondiale, elle recoure à la mauvaise excuse du mauvais exemple donné par les États-Unis. On peut admettre qu’avec sa population et son dynamisme économique elle soit si rapidement devenue le plus grand pays émetteur de CO2.
    Mais, éclairée par l’histoire, héritière d’une très importante civilisation, disposant d’un exceptionnel potentiel de jeunes et talentueux scientifiques et techniciens, ne devrait-elle pas, ainsi que l’Inde, être à la pointe pour l’invention de modes de vie et de production, ni dévastateurs de la Terre, ni dangereux pour les humains ? Les habitants de la Chine en seraient les premiers bénéficiaires ; ses voisins lui en sauraient gré et bien des pays dans le monde seraient amenés à suivre la voie ainsi ouverte.
    Car tous les peuples du monde savent qu’aujourd’hui nous allons vers un monde pire ; mais tous aussi savent, que si sont ouvertes assez tôt de nouvelles voies, on peut encore aller vers un monde meilleur.

     

  •  Automne 2011

  • Quelques nouvelles parues depuis la publication de Face au Pire des mondes

  • L’urgence à stopper la surexploitation des abysses. "Des experts s’alarment des dommages irréversibles causés sur la biodiversité par la pêche en eaux profondes (...). La pêche en eau profonde s’est développée pour compenser la diminution de stocks de poissons dans les eaux de surface (...). Sur 70 espèces capturées en eau profonde, seule une dizaine sont commercialisées – souvent – présentées sans tête et sous forme de filets pour ne pas repousser les consommateurs – le reste est rejeté à la mer, mort (...). Très destructrice avec ses filets, elle ne  concerne guère que 300 bateaux de gabarit industriel, fait vivre un nombre limité de pêcheurs mais coûte cher en subventions. Environ 80% de cette flotte bat le pavillon de dix Etats : Espagne, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande, Russie, Australie, Japon, France, Portugal, Belize et Estonie". (Martine Valo, Le Monde, 15 octobre 2011, p. 6).

  • Climat : "On ne peut pas négocier avec la nature", Mohamed Nasheed, président de la République des Maldives : “Nous avons 16 îles dont nous avons dû déménager les populations en raison de l'érosion des côtes (due à la montée du niveau marin). Nos nappes d'eau douce ont été contaminées sur 70 îles en raison de l'intrusion de l'eau de mer sur les terres émergées (...). Nous avons donc des problèmes d'accès à l'eau, de sécurité alimentaire, de migrations internes, nous avons tous les problèmes sérieux auxquels les autres pourront être plus tard confrontés. Nous devons consacrer 40 % de nos investissements au financement de politiques d'adaptation (...). Chez nous, aux Maldives, l'eau est déjà dans la maison (...). Le processus actuel de négociation est imbécile, inutile et sans fin. Il est fondé sur ce principe : deux parties sont d'accord, une troisième arrive et dit qu'elle n'est pas d'accord et elle réduit l'ambition des autres. En définitive, même si nous aboutissons à un accord, ce sera un accord pour rien. Il sera si dilué qu'il n'aura aucune utilité (...). Pour nous, ces histoires de responsabilités historiques sont sans objet. Aujourd'hui, les responsabilités sont également partagées.” Propos recueillis par Jacques Follorou et Stéphane Foucart (Le Monde, 14 X 2011, p. 7).


  • Un trou dans la couche d'ozone observé en Arctique. “Un trou d'une taille équivalente à cinq fois la surface de l'Allemagne s'est ouvert dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique, égalant pour la première fois la diminution observée dans l'Antarctique... Provoqué par un froid exceptionnel au pôle Nord, ce trou record s'est déplacé durant une quinzaine de jours au-dessus de l'Europe de l'Est, de la Russie et de la Mongolie, exposant parfois les populations à des niveaux élevés de rayonnements ultraviolets, ont précisé les chercheurs (lemonde.fr avec AFP,  3.octobre 2011, d’après une étude parue dimanche 2 octobre dans la revue scientifique britannique Nature).


    Les négociations sur le climat au bord du coma. “Les discussions pour préparer le sommet de Durban reprennent, alors que les États ne parviennent pas à s’entendre sur la suite à donner au protocole de Kyoto”, souligne Laurence Caramel. Un schéma met en lumière la très forte croissance des émissions de CO2 par habitant en Chine : de 2,2 tonnes en 1990 (moins d’un tiers de celles d’un Français à l’époque), elles atteignent 6,8 tonnes en 2010 (presque une tonne de plus qu’un Français) ; dans le même temps, les émissions par tête des États-Unis ont reculé : de 19,7 à 16,9 tonnes (Le Monde, 1er octobre 2011, p. 7).


  • Quelques nouvelles parues depuis la fin de la rédaction de Face au Pire des mondes

      

  • L'ONU appelle à ne pas négliger le climat en protégeant la couche d'ozone. Les HFC (hydrofluorocarbones, n'appauvrissent pas la couche d'ozone mais sont de très puissants gaz à effet de serre. « J'engage vivement les Parties et l'industrie à saisir, chaque fois que c'est possible, l'occasion qu'offre l'élimination progressive des HCFC de passer directement à des substances autres que les HFC. Ce n'est qu'en limitant les changements climatiques à l'échelle mondiale que nous pourrons espérer parvenir à un développement durable pour tous », a insisté le secrétaire général ( Xinhua, 17 septembre 2011).

    Aux Etats-Unis, l'écologie ne paye plus. Barack Obama recule devant les attaques des Républicains contre l'Agence pour la protection de l'environnement. (Titres@lemonde.fr, mercredi 7 septembre 2011).

    "Ma supplique aux dirigeants : étudiez la science climatique !" Rajendra Pachauri, président du GIEC, dénonce la "résistance d'intérêts particuliers” : “Il y a, à Washington, 2 340 lobbyistes opposés à toute action sur le changement climatique, financés par 770 entreprises” (Le Monde, 20 juillet 2011).

  • Les océans seraient à la veille d'une crise biologique inédite depuis 55 millions d'années. Des experts redoutent un effondrement des écosystèmes marins du fait du réchauffement, de l'acidification des mers et des pollutions (Stéphane Foucart, Le Monde, 24 VI 2011, en titre de la p. 11).


  • Les émissions de CO2 ont atteint un niveau record en 2010. Les émissions de CO2 ont atteint leur plus haut niveau historique en 2010, dépassant de 5 % leur précédent record enregistré en 2008. Il s'agit d'un "sérieux revers" pour la lutte contre le réchauffement climatique, annonce, lundi, l'Agence internationale de l'énergie (Lemonde.fr avec AFP, 30 mai 2011).

  • Publié par le Seuil

    FACE AU PIRE DES MONDES

    est sorti en librairie fin septembre


  • JUILLET 2011

    Depuis des mois, concentré sur la préparation de mon prochain livre, 
    j'ai délaissé cette rubrique.

  • MAI 2010 :
  • • Prodige, Beurkh...
    AVRIL 2010 : • Indice de confiance, Pauvre France
  • FEVRIER 2010 :
  • Obama mis au pas ?
  • JANVIER 2010 :
  • Sarkozy penseur, Avatar en Inde
  • DECEMBRE 2009 : 
  • Avatar    Himalaya, Le syndrome de M. Hulot
  • OCTOBRE 2009 : 
  • Cauchemar américain, Météorologie planétaire
  • SEPTEMBRE 2009 : 
  • L’avenir de l’intelligence, Duo raciste, Quand la Chine s’affirme, Folie énergétique
  • AOÜT 2009 : 
  • Les Pays-Bas face à la montée des mers
  • JUILLET 2009 : 
  •    Malaise présidentiel, Solaire sino-américain, Méga-centrales solaires
  • JUIN 2009 : 
  • Affaire Madoff : les zones d'ombre, Arthus-Bertrand : doit faire mieux
  • MAI 2009 : 
  • Le patient agacement de la Chine
  • AVRIL 2009 :
  •  Confondante confusion, Optimum Population Trust, Histoire
  • MARS 2009 :
  • Par delà l’enjeu du SMI, Des eaux marines plus acides, Cordonniers et scientifiques
  • FEVRIER 2009 :
  • Aux limites de la connaissance, Du soleil et du vent, Hallucinant
  • JANVIER 2009 :
  • Trop loin ?, Quand même..., Les loups..., Élysée : mornes vœux


    Ouvrir Echos 2008

  • DECEMBRE 2008 :
  • 50 milliards : qui a gagné, qui a perdu ?, 50 milliards de $
  • NOVEMBRE 2008 :
  • Un mort qui dérange, Obama s'engage sur le climat, Rocard a dit
  • OCTOBRE 2008:
  • À quand la prochaine crise ?, Chère décontamination
  • SEPTEMBRE 2008 :
  • Le CERN victime d'une fuite, Le CERN amorce son nano-Big Bang
  • AOÛT 2008 :
  • Afghanistan : Sarkozy après Bush, Morts en Afghanistan, Le prince Charles et les OGM, Un atlas européocentré, Soljenitsyne
  • JUILLET 2008 :
  • Entre USA et Chine, Pauvreté et opulence
  • JUIN 2008 :
  • Bush sème la discorde
  • MAI 2008 :
  • Cent mille..., Popularités en chute
  • AVRIL 2008 :
  • Sources du mal, Le trou noir du CERN
  • MARS 2008 :
  • Retour de Venise
  • FÉVRIER 2008 :
  • "Casse-toi…",  Kokopelli
  • JANVIER 2008 : Année la plus chaude, Spatial touristique, Autour de l'Iran, Menaces sur la biodiversité, Cher Tony Blair
  • , Une suggestion
  • DÉCEMBRE 2007 :
  • Sur la misère

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    JUILLET 2011

    Depuis des mois, concentré sur la préparation de mon prochain livre, 
    j'ai délaissé cette rubrique.

    Publié par le Seuil

    FACE AU PIRE DES MONDES

    va sortir en librairie fin septembre


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    Voir aussi, par CALLIOPE, LA DAME SUR LE NET...

    Prodige

    "Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige !" (Pascal, Pensées, VIII, I, éd Havet). Mais à qui donc, aujourd'hui, cette pensée pourrait-elle convenir ? 


    Beurkh...

    Vous l’avez aimé vulgaire, débraillé, grossi, grossier... Dans Mammuth, vous le retrouverez chevelu, hirsute, débordant de graisse, difforme, puant, répugnant, veule et con à la fois. La totale. Un prodige. Ad nauseam.


    AVRIL 2010

    Indice de confiance

      Au comptoir d’un café, quelques habitués commentent la nouvelle campagne menée pour retrouver les boîtes noires de l’Airbus qui s’est crashé sans mot dire dans l’Atlantique entre le Brésil et Paris.

      Dans un “trou de conversation”, l’un d’eux lâche : “Pour moi, s’ils cherchent comme ça, c’est pour les détruire... Pour qu’il ne reste aucune trace de l’accident”...

    Pauvre France

      Entendu ces derniers temps sur des marchés.

      D’un groupe de trois hommes - la cinquantaine fatiguée ; l’un est au chômage ; un autre a trouvé un travail ; le troisième l’interroge :
    - Et, ça se passe comment ?
    - Oh, bien ; le patron arrive comme nous, en bleu de travail, et il bosse avec nous...
    - Et..., c’est..., pour long...?
    - (hésitation, puis d’une voix sourde) ... c’est un contrat à la semaine.

      D’un autre groupe, plus nombreux. Un homme prend des nouvelles d’une connaissance commune. C’est une femme qui, par bribes, le renseigne :
      - ... après sa maladie, il a été au chômage... et puis, il a retrouvé...; il a remonté... Et puis, il est retombé au chômage... On l’a vu encore un peu ; il a recommencé à travailler... Mais maintenant, il est à nouveau au chômage... on ne le voit même plus...
      Long silence, un bien lourd silence...

      Un échange entre deux hommes : et puis les banques... elles nous plument comme des volailles... frais, agios... elles prélèvent, et on s’en aperçoit à la fin du mois... moi c’est pareil, le moindre retard... ouais, un dépassement de 24 heures et ça tombe... elles te proposent des tas de choses, t’en as pas besoin et t’y comprends rien... c’est comme leur “facilité de dépassement”... un vrai piège à rat... tant que tu leur apportes des sous, ça va... mais si t’as besoin d’elles, y a plus personne... ou alors elles te sonnent...

    Obama mis au pas ?

      Aujourd’hui sur lemonde.fr, ces deux informations.
      Les espoirs de mesures de régulation bancaire aux États-Unis sont en train de faire long feu : “Contrairement à ce qu'elle a voulu faire croire, l'administration Obama n'a guère envie de se montrer sévère avec les banques, que ce soit pour en limiter la taille ou les activités”.
      Barack Obama relance le nucléaire civil aux Etats-Unis : son administration allouerait "8 milliards de dollars en garanties de prêts pour entamer la construction de la première centrale nucléaire depuis trente ans".


       Après avoir vu sa cote baisser dans l’opinion et perdu la majorité qui lui permettait de mener une grande politique, Obama peut-il résister aux lobbies ? Il est vrai que celui de la finance et de la banque est, depuis sa désignation, déjà bien présent dans l’équipe présidentielle.

        Mardi 16 février 2010

    Sarkozy penseur

      “Comment remettre le capitalisme au service de l'homme ? C'est la grande question du XXIe siècle", a déclaré le président Sarkozy au cours de son one-man-show de Davos (voir billet d’hier).
      De deux choses l’une :
    - ou bien il n’a pas compris que, comme tout système marchand, le capitalisme n’est et ne sera jamais qu’au service des détenteurs de pouvoir d’achat ;
    - ou bien, il estime - peut-être sans y avoir vraiment réfléchi - que seuls les détenteurs de pouvoir d’achat sont des hommes.


       Ce qui annonce la nouvelle définition de l’homme dans les sociétés d’apartheid par l’argent qui se mettent en place en ce début de  XXIe siècle.

        Jeudi 28 janvier 2010

    Avatar en Inde

      En lisant lemonde.fr : dans la région de l'Orissa à l'est de l'Inde, les 8 000 membres de la tribu des Dongria Kondh “sont menacés d'expropriation par une compagnie britannique, Vedanta Resources, qui veut exploiter la bauxite de leur montagne”. L’ONG Survival International, qui défend les peuples indigènes a publié dans Variety un appel à James Cameron pour leur venir en aide - tant leur situation est proche de celle des Na’vi dans le film Avatar (voir l'écho du 18 décembre).

     Me revient en tête qu’il y a une quinzaine de jours une chroniqueuse de Culture matin a vivement dénigré ce film comme grossièrement simpliste et caricatural. Toujours ce refus de voir les aspects inquiétants de notre monde chez les politiques, comme chez trop de commentateurs et d’intellectuels ; et chez ces derniers, le refus de voir des réalités qui bousculent le confort de leurs petits cercles et qui leur paraissent trop grossières, trop simplistes pour l’élégante légèreté de leurs discours.

        Dimanche 10 janvier 2010

    Avatar

      Vu le film Avatar, de James Cameron : sur une planète lointaine, une troupe surarmée, architechnicisée, composée de mercenaires bornés, racistes, dressés à tuer et à détruire, doit évacuer une population de la terre qu’elle habite depuis toujours. Cette évacuation est nécessaire pour qu’une firme minière puisse exploiter un gisement essentiel pour les activités de la planète métropolitaine. Or le gisement est précisément situé sous l’arbre sacré dont les branches montent jusqu’au firmament, qui est au cœur des rites et de la vie de la population indigène.


       Un saisissant raccourci de ce qui se passe depuis quelques décennies sur notre Terre - sauf que, chez nous la bataille finale n’aurait pas eu lieu, tant sont disproportionnés les rapports de forces. Comme on pouvait le craindre, critiques et commentaires ont surtout souligné les prouesses techniques, la beauté des paysages et la fluidité de l’animation.

        Vendredi  18 décembre 2009

    Himalaya*

      Tous les glaciers de l’Himalaya pourraient disparaître d’ici 2035. Or  l’Himalaya est le château d’eau de larges régions de l’Asie. 

      Si j’étais Chinois, je m’inquiéterais.


        Samedi 28 novembre 2009

    *Depuis, cette information a été retirée comme erronée (voir billet du 13 février 2010).

    Le syndrome de M. Hulot


      Vu Le syndrome du Titanic de Nicolas Hulot : des déferlements d’images dénonciatrices - autoroutes à 6 ou 10 voies encombrées de voitures ou embouteillées, cités hérissées de buildings illuminés, monstrueuse machine à pinces hénaurmes pour démanteler des carcasses de ferraille, rayons surchargés de grandes surfaces, scènes de misère, de ravages et de foules ; et en accompagnement sonore, distillées sobrement, des formules qui sonnent désespérément creux. Comme un tragique constat d’échec, un aveu d’impuissance ou, pire encore puisqu’il n’y a pas de diagnostic construit, l’incompréhension rageuse d’un petit garçon dont une vague vient d’effondrer le château de sable.

     Lundi 9 novembre 2009


    Cauchemar américain

     La ville de Detroit avait reçu 15 millions de dollars de fonds fédéraux au titre des programmes de Prévention des Sans-abris et du Relogement Rapide ; elle avait annoncé la distribution de 5 000 formulaires. Mais, raconte le Detroit News relayé par contreinfo.info, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont venues et dans les bousculades ou lors d’altercations, plusieurs ont été blessées, certaines piétinées par la foule. Il y a huit jours, le magazine Forbes évaluait à 1 270 milliards de dollar la richesse des 400 personnes les plus fortunées aux États-Unis,


      Chacune de ces informations mérite évidemment d’être diffusée, mais ne prennent-elles pas plus de relief quand on les rapproche ?

        Jeudi 8 octobre 2009

    Météorologie planétaire

     Selon le Guardian relayé par contreinfo.info, une nouvelle étude du Met Office du Royaume Uni estime que, faute d’une action rapide, le réchauffement pourrait atteindre 4°C d’ici les années 2060 ; cette étude “prend en compte le niveau d’émission actuel de CO2 - supérieur à celui du scénario le plus pessimiste du GIEC - ainsi que les boucles de rétroactions climatiques”.


      Cela fait des décennies que cette menace climatique est annoncée, étudiée, analysée et que les mises en garde se multiplient et se durcissent. Le risque s’aggrave. Ne doit-on pas dès lors se demander qui y a intérêt et criminaliser les atteintes les plus graves à la reproduction de la Terre ?

        Jeudi 1er octobre 2009

    L’avenir de l’intelligence

     L’intelligence, certes, ne serait pas sans le cerveau. Mais elle atteint sa plénitude grâce aux incessantes et innombrables relations du cerveau avec nos organes sensoriels, donc avec le monde extérieur,  toutes les perceptions que nous en avons et les activités que nous y menons - mais aussi avec les autres et plus largement avec le vivant.


      Nous devons donc nous poser cette question : que va devenir l’intelligence des humains dont l’enfance et l’adolescence auront été principalement marquées par le contact avec des artefacts, des écrans, des claviers ?

        Dimanche 27 septembre 2009

    Duo raciste

     Selon une dépêche de l’AFP du 9 IX, le préfet Paul Girot de Langlade a été mis à la retraite d'office ; il avait été suspendu de ses fonctions à la mi-août pour avoir déclaré, lors d’un contrôle à Orly : "On se croirait en Afrique (...,) il n'y a que des Noirs ici".
     De son côté, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, qui lui a infligé ces sanctions, a glissé sur la même pente lors d’un rassemblement de l’UMP, le 5 IX à Seignosse : alors qu’il posait avec un jeune de l’UMP dont plusieurs échanges venaient d’évoquer l’origine maghrébine, il lâcha : “Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes”, suscitant quelques rires - le tout enregistré et bientôt diffusé sur le net...


      Il ne m’appartient pas de juger le degré ou la profondeur du racisme de l’un ou de l’autre. Mais le moins qu’on peut demander à de hauts dignitaires de la République est de ne rien en exprimer publiquement. Plus largement, le racisme en France a un lien profond avec les conquêtes coloniales, la colonisation, la domination sur un Empire et tout ce qui s’en suivit : le masquer, le taire, le condamner ne suffit pas : il faut l’extirper. Un travail que la société française aurait dû entreprendre, mener et poursuivre résolument et avec ténacité.

        Vendredi  11 septembre 2009

    Quand la Chine s’affirme

     “La Chine accroît sa mainmise sur les métaux rares”, titre le Monde, qui précise : “Le pays détient environ 95 % de la production mondiale de terres rares (... et) investit dans des mines de métaux rares situées hors de ses frontières, en Australie par exemple, verrouillant un peu plus le marché” ; ainsi, “les entreprises occidentales vont de plus en plus dépendre des choix de la Chine”.
     Dans un tout autre domaine, l’agence Xinhua annonçait jeudi dernier : “La Chine a approuvé ce jour le vaccin contre la grippe A/H1N1 produit par la compagnie pharmaceutique chinoise Sinovac, faisant de Sinovac la première compagnie à obtenir un permis de fabrication pour le vaccin dans le monde... Panflu.1 peut être utilisé en toute sécurité par les personnes âgées de 3 à 60 ans en une seule injection”. En deux phrases, l’annonce d’une double avance par rapport à l’ensemble des firmes occidentales.


      Puissent les grandes puissances qui ont envahi militairement et humilié la Chine, ne pas trop avoir à le regretter dans les prochaines décennies.

        Lundi 7 septembre 2009

    Folie énergétique

     En lisant le Monde : “Le ministère de l'économie japonais a annoncé, mardi 1er septembre, qu'un groupe de seize entreprises, dont les poids lourds Mitsubishi Electric et Ihi, participeraient durant quatre ans à un ambitieux programme de recherche dans le but de créer une centrale électrique dans l'espace. Le groupe de recherche est chargé de développer une technologie permettant de transmettre de l'électricité sans câbles, sous la forme de micro-ondes”.


     Je comprends la répulsion que peuvent encore avoir les Japonais à l’égard du nucléaire. Mais faut-il rappeler que les fours à micro-ondes sont considérés par beaucoup comme dangereux et que cette technologie a d’abord été, et est encore, développée pour des armes ? Transmettre par micro-ondes sur Terre de fortes quantités d’énergie produites dans l’espace me paraît une bien néfaste idée. Quelles que soient les assurances que pourront prodiguer scientifiques, entrepreneurs et politiques impliqués dans ce projet.

        Mercredi 2 septembre 2009

    Les Pays-Bas face à la montée des mers

     Un article du Monde le souligne : “Avec près d'un tiers de leur territoire situé sous le niveau de la mer, les Pays-Bas sont vulnérables à une forte montée des eaux, d'autant qu'un quart des barrages, datant des années 1950, ne satisfont plus aux normes. Le niveau de l'eau pourrait s'élever de 0,65 m à 1,30 m en 2100, et jusqu'à 4 m en 2200”. La secrétaire d'État aux transports, aux travaux publics et à la gestion des eaux, Tineke Huizinga, se veut rassurante : “Ne cédons pas à la panique, nous serons prêts à temps ; il faut voir les adaptations nécessaires au changement climatique comme une chance pour les Pays-Bas  (...). Nous voulons des solutions créatives, car on ne peut tout simplement pas rehausser les digues indéfiniment. La protection contre l'eau reste notre première priorité, mais nous voulons faire en sorte que cette protection génère une valeur ajoutée pour les Pays-Bas, sur les plans énergétique, économique et environnemental (..., avec notamment) la production d'énergie renouvelable”.


      Roboratif ? Bien pensé ? Positif ? Certes. Mais en même temps, une manière de considérer que le combat pour maîtriser et réduire l’effet de serre est perdu. Et que le réchauffement climatique est désormais inscrit dans le devenir de la Terre, donc des sociétés humaines.

         Jeudi 13 août 2009

    Malaise présidentiel

     Victime  - avec ou sans perte de connaissance - d’un malaise vagal (ou autre) au pavillon de la Lanterne à Versailles, le président  Sarkozy est en examens au Val de Grâce.


     Une fois de plus, il est le meilleur : il est probablement le premier président  à avoir, le jour de son arrivée sur les Champs-Élysées à Paris, réussi à voler la vedette au Tour de France.

        Dimanche 26 juillet 2009

    Solaire sino-américain

     Une dépêche de l’agence Xinhua : “La ville américaine de Los Angeles et la province chinoise de Jiangsu ont signé vendredi à Los Angeles un accord de coopération dans le domaine de l'énergie solaire (...). Los Angeles est la première ville des Etats-Unis à se doter d'un plan ambitieux sur l'énergie propre (...). Jiangsu a tendance à devenir une base de production d'énergie solaire dans le monde, avec plus de 500 fabricants d'équipements à énergie solaire, tandis que ses exportations en la matière atteignent 6,5 milliards de dollars”.


      Pendant ce temps, la France creuse son retard en ce domaine, avec une EDF qui pèse sur l’équipement du pays en électricité non centralisée renouvelable et un président qui, à défaut d’avoir ramené la croissance avec les dents, s’essaye en commis voyageur du nucléaire français dans le monde.

        Samedi 18 juillet 2009

    Méga-centrales solaires

     Initié par la branche allemande du Club de Rome, ce projet est développé par quelques grandes firmes allemandes,  parmi lesquelles le conglomérat Siemens, les électriciens Eon et RWE, et la Deutsche Bank. Il s’agit d’édifier, dans le nord de l'Afrique et du Proche-Orient,  des installations solaires couvrant des milliers de kilomètres carrés destinées à alimenter en électricité l’Europe, et d’abord l’Allemagne.


      Tout pour déplaire : une ressource par nature largement dispersée et se prêtant à des usages locaux, reconcentrée par le recours à de lourds moyens technologiques ; une ressource du Sud captée au profit du Nord, avec toutes les prévisibles tensions  et surenchères ; des paysages dévastés et des biosphères gravement perturbées, tant dans les déserts choisis qu’au long des lignes d’approvisionnement ; des coûts élevés, des pertes en ligne, des dégradations durables : un bon candidat pour rejoindre le nucléaire et les énergie fossiles sur le podium des énergies polluantes.

        Lundi 13 juillet 2009



    Affaire Madoff : les zones d'ombre

      Le Monde explore “Les zones d'ombre de l'affaire Madoff” : comment il a escroqué ses clients, qui s'est laissé prendre, comment il a échappé aux contrôles, où sont passés les 65 milliards de dollars...
     Exceptionnellement, je réagis à l’article en envoyant ces lignes :
     “On se demande toujours qui a perdu. C'est normal. Mais je n'ai jamais vu d'articles ou d'études qui donnent la liste de ceux qui ont gagné. Ce qui pourrait être intéressant. Car, depuis des décennies, bien des clients de Madoff ont dû gagner de l'argent. Et certains ont pu en gagner beaucoup. Lesquels? La lumière a-t-elle été faite sur ce point? Si oui, donnez-nous l'information. Sinon, ce serait un beau sujet pour un journaliste d'investigation...”
     Plus tard, en vérifiant si mon message est bien arrivé, je découvre qu’un autre, signé jojo+ et antérieur au mien, allait dans le même sens :
     “Quand on perçoit des revenus supérieurs à 10 % du capital qu'on a placé, on retrouve son capital au bout de moins de 7 ans et après c'est tout bonus... Seuls les déposants récents de Madoff sont réellement perdants. Comment se fait-il que la justice US ne s'intéresse pas aux premiers déposants - souvent des fondations-? Et ce sont semble-t-il les dirigeants de ces fondations qui ont cautionné Madoff et encouragé leurs riches amis à déposer chez lui alimentant ainsi leurs propres comptes...”.

     D’autres messages tournent autour de cette question - une question qui semble n’intéresser ni les journalistes, ni la justice.

        Lundi 29 juin 2009


    Arthus-Bertrand : doit faire mieux

     Vu hier la version télé (donc abrégée) de Home, documentaire/ manifeste de Yann Arthus-Bertrand : un “coup” mondial, puisque ce document est diffusé dans 181 pays et sur 81 chaînes de télévision.
     Une première partie fulgurante et fascinante évoque l’évolution de la Terre (4 milliards d’années) et la lente montée en puissance des humains (200 000 ans). 4 milliards d’années, une immense période qui, à partir du magma originel et du rayonnement solaire va voir les émergences liées de l’eau, des bactéries, de l’oxygène, du vivant, des arbres et des humains. Et ces derniers, qui finissent par prendre possession de leurs territoires, bouleversent en quelques siècles la planète, menaçant partout les fragiles équilibres qui ont rendu possible la vie sur Terre.
     Une deuxième partie évoque l’ampleur, la gravité et la diversité des atteintes que nous faisons subir à la Terre et au Vivant : “Nous sommes en train de casser les cycles d’une vie qui nous était offerte”...
      Hélas, la partie finale est complètement tarte. Avec ce cliché vide : “il est trop tard pour être pessimiste” ; plus cette incongruité : “ce qui est important, ce n’est pas ce que nous avons perdu, c’est ce qui nous reste” ; plus cette ambiguë et fallacieuse affirmation selon laquelle il y aurait des solutions et il n’y aurait qu’à les appliquer.

      Une fin qui va encourager le penchant trop répandu à laisser les “responsables” appliquer les - très insuffisantes - solutions évoquées...
     Attention ! Très grand danger !

     Samedi 6 juin 2009

    Mai 2009


    Le patient agacement de la Chine

     Il y a moins de deux mois, quelques jours avant le G20, Pékin proposait de créer, dans le cadre de la réforme du système monétaire international, une monnaie de réserve internationale super-souveraine ; ignorant cette proposition, Obama  souligna avec une emphase déplacée, la force du dollar (v. écho du 26 mars). Voici maintenant que Pékin et Brasilia font savoir que, pour leurs échanges commerciaux, ils utiliseront désormais leurs monnaies respectives - le renminbi et le real. Et aujourd’hui, la Chine a appelé les nations les plus riches à réduire d’ici 2020 leurs émissions de gaz à effet de serre de 40  % par rapport aux niveaux de 1990 et à consacrer entre 0,5 et 1 % de leur PIB pour aider les autres pays à maîtriser leurs propres émissions et à faire face aux effets des changements climatiques. 

     Depuis quelques décennies, les États-Unis se sont habitués à ce que, première puissance dominante, tout leur soit permis - fournisseurs et protégés acceptant sans broncher le gonflement de leurs dettes. Mais depuis des millénaires, les Chinois savent qu’il n’est pas de puissance sans faiblesse.

       Jeudi 21 mai 2009


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    Avril 2009

    Confondante confusion


     Hier, la Garde des sceaux s’est donnée en spectacle. Aujourd’hui, ses proches minimisent : ce n’était qu’un jeu avec son public : des Jeunes UMP en convention pour les élections européennes, Mais la vidéo est sans appel.
     Arrivée en retard, Rachida Dati est interrogée sur l'énergie nucléaire. Un coup d’œil à ses fiches : "Alors, je récite. 77 % de notre énergie (elle rit) provient du nucléaire”. Un blanc, malaise : “C'est ça ? Électricité ? On m'avait dit énergie", répond-elle, rigolarde...
     Autre question : "L'Europe s'occupe-t-elle trop des affaires nationales ?" Flottement, bafouillage, puis cette réponse : "Elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper et puis, elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper, avec les personnes qui peuvent porter ses affaires à s'occuper". Nouveau malaise, elle s’inquiète : "Je l'ai bien fait là ?"
     "Oui, c'était pas mal", enchaîne le président de séance pour passer à autre chose.

     Dans une période où le pouvoir accable de mille manières l'école et l’université, je dois dire que pareille prestation aurait été fatale à n’importe quel candidat. Comme il s’agit d’un ministre de Sarkozy, ça passe. Mais - sans parler de la pensée et de la langue, c’est la fonction, le personnel politique et d’une certaine manière la France qui sont dévalorisés.

         Vendredi 24  avril 2009

    Optimum Population Trust

      Vétéran de la radio-télévision britannique, ardent défenseur de la nature, Sir David Attenborough est désormais à la tête de l’Optimum Population Trust (OPT), un organisme de réflexion et d’influence, qui prône la limitation de la population mondiale. “Il y a trois fois plus de gens dans le monde que quand j’ai commencé à travailler à des programmes de télévision, il y a 56 ans”, a-t-il déclaré. “C’est effrayant ; ça ne peut continuer ainsi. On en voit les conséquences en termes d’écologie, de pollution atmosphérique, d’espace et de production alimentaire (...). Je n’ai jamais vu un problème qu’il ne serait pas plus facile de résoudre avec des populations moindres, mais plus difficile, à la limite impossible à régler, avec des populations plus nombreuses”.


     On peut, on doit poser cette question de la population mondiale dès lors que l’on pense au présent et au devenir du monde.
     Ce qui est grave, c’est de tout focaliser sur elle. C’est d’omettre la croissance exponentielle des besoins individuels dans les aires de consommation intensive ; d’oublier l’abyssale inégalité du monde et les écarts énormes des empreintes écologiques entre les plus démunis et les consommateurs des aires d’opulence ; c’est de mesurer le méthane émis par chaque humain, en  négligeant les gaz à effet de serre et les pollutions dus aux combustibles fossiles, aux productions chimiques, au nucléaire ou aux transports ; c’est d’oublier qu’une forte proportion des produits alimentaires destinés aux consommateurs de pays riches finit dans des décharges : la moitié aux États-Unis et le tiers en Grande-Bretagne.
     Peu importe Sir David. Ce qui est inquiétant, c’est que ses propos s’inscrivent dans une continuité de pensée qui a repris de la vigueur dans les dernières décennies ; c’est que les hommes en trop, ce sont toujours des autres et que, pour bien des dirigeants et des braves gens des pays riches, ce sont les populations démunies des continents pauvres. Plus inquiétant encore,  dans cette mouvance, certains font un pas de plus et se demandent : comment s’en débarrasser ?

         Mercredi 15 avril 2009

    Histoire

      Ma nuit se termine sur ce rêve : devant moi une page blanche, avec en haut, centré, ce mot “Histoire”. Je dois écrire une page sur ce thème.
     À l’école, j’ai appris l’histoire de France : des dates, des noms - de rois et de reines, de combattants et de généraux, de savants et de républicains -, des batailles, des découvertes et des conquêtes.
     Au lycée, mon horizon s’est un peu élargi, avec les origines grecques et romaines, les rivalités franco-hispaniques et franco-anglaises, l’amitié franco-américaine, les colonisations et les guerres franco-allemandes. J’ai même appris que l’Histoire avait un sens grâce à l’enchaînement des progrès scientifiques, techniques, économiques, sociaux et humains ; mais l’observation du monde m’a fait comprendre que ce n’était pas si simple.
     Ensuite, j’ai pris conscience de l’importance et de l’ampleur de ce qu’on ne m’avait pas enseigné. La France a été une puissance européenne et coloniale, mais jamais le centre du monde. L’Europe a joué un rôle central, mais pendant moins de cinq siècles. De lentes migrations, des réseaux complexes d’échanges, d’influences et d’affrontements, de grandes civilisations, de vastes empires et de modestes ou brillantes cités ont fait l’histoire de l’humanité : une histoire d’une richesse inouïe.
     Certains ont pensé cette évolution comme menant à un niveau supérieur de société - solidaire et sans classe - assurant un niveau élevé de démocratie et de liberté. Mais ces idéaux ont principalement nourri des idéologies permettant à d’obstinés réalistes de prendre ou de conserver le pouvoir.


     Aujourd’hui, tout me paraît inexorablement clair : nous, humains, sommes en charge de notre devenir. À un moment où nous sommes des milliards, avec d’abyssales inégalités et d’insatiables besoins, sur une Terre que nous dévastons chaque jour un peu plus, tout peu advenir.
     Et c’est vers du pire que nous allons depuis des décennies.

         
       Mercredi 1er avril 2009


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    Mars 2009

    Par delà l’enjeu du SMI

     Au début de la semaine dernière, le Kremlin faisait savoir sur son site qu’il "est capital d'élaborer et d'adopter des standards internationaux dans le domaine de la politique macroéconomique et budgétaire dont l'application sera obligatoire pour les plus importantes économies mondiales y compris pour les pays émetteurs de monnaies de réserve” et formulait le souhait qu’après le sommet de Londres soit organisée une “conférence internationale appelée à définir les caractéristiques principales de l'architecture financière mondiale et à adopter des conventions internationales concernant le nouvel ordre financier mondial”.
     Au début de cette semaine, le  président de la Banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, proposait, sur le site internet de la Banque  du Peuple de Chine, de créer  - dans le cadre de la réforme du système monétaire international - une monnaie de réserve internationale  super-souveraine : une monnaie de réserve “séparée de pays  individuels”, qui supprimerait “les insuffisances inhérentes causées par l'utilisation des  monnaies nationales basées sur le crédit” et serait “capable de rester stable dans le long terme”.
     Hier, le président Obama a nettement pris le contre-pied de ces propositions en déclarant, selon Xinhua : “le dollar est extraordinairement fort pour le moment (...). La raison pour laquelle le dollar reste fort pour le moment  est parce que les investisseurs considèrent les États-Unis comme  la plus forte économie du monde avec le plus stable système  politique du monde (...). Je ne crois pas qu'il y a un besoin pour une monnaie mondiale".


     Dans sa traduction, le Monde utilise la formule “en ce moment” au lieu de “pour le moment”. La différence est évidemment porteuse de sens. Mais là n’est pas l’essentiel : face à la Chine et à la Russie, Obama reprend le discours de la puissance impériale prédominante sûre d’elle-même. C’est absurde et dangereux : car il y a bien longtemps que les États-Unis n’ont été aussi affaiblis et vulnérables ; et la Chine fera payer un jour à leurs auteurs toutes les humiliations qui lui auront été infligées.

         Jeudi 26 mars 2009

    Des eaux marines plus acides

      “Le CO2 ne menace pas seulement le climat, il dégrade aussi les océans : en absorbant une part du carbone atmosphérique excédentaire, les mers tendent à devenir de plus en plus acides. Un phénomène qui pourrait à l'avenir fragiliser certaines espèces formant la base de la chaîne alimentaire”, écrit le Monde en rendant compte d’un article publié hier par la revue Nature Geoscience.

     Encore le tocsin : ainsi (v. écho du 3 mars), la chaîne alimentaire océanique est attaquée par les deux bouts - alors que s’accroît la population mondiale et qu’augmente sa consommation.

         Lundi 9 mars 2009

    Cordonniers et scientifiques

      Chaque jour sonne le tocsin - pour qui accepte de l’entendre. Aujourd’hui, le Monde fait écho à Daniel Pauly, né à Paris en 1946 des amours d’une ouvrière et d’un GI noir, aujourd'hui directeur du Fisheries Centre de l'université de Colombie-Britannique. Voilà des années qu’il tente d’alerter : en montrant notamment que, contrairement aux statistiques officielles, “les prises mondiales de poissons - ainsi que les stocks - diminuent depuis la fin des années 1980” (article publié dans Nature en 2001) ; que les captures touchent des poissons situés de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire et qu'on compte de plus en plus de “stocks de poissons surexploités ou épuisés”.
      Il préconise  de "réduire l'armée déployée contre les poissons (...). Il faut pêcher moins si l'on veut continuer à pouvoir pêcher. En ciblant la pêche industrielle, on réduirait beaucoup les capacités de pêche, sans affecter beaucoup de personnes”. Il est aussi en faveur d'un réseau plus largement étendu d'aires marines protégées.
      Philippe Cury, directeur du Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale de Sète, dit de Daniel Pauly : "C'est le numéro un dans son domaine. Il a fait comprendre à la communauté scientifique et au monde l'ampleur de la surexploitation des poissons". Pris d’un doute, j’ouvre l’État de l’environnement dans le monde (La Découverte, 1993) et je lis p. 67 : “Depuis les années soixante-dix, on observe une stagnation des quantités totales de poisson pêchées, les stocks de nombreuses espèces étant dès à présent surexploités dans la plupart des grandes zones de pêche maritime”.

      On dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés. On pourrait dire ici que la “communauté scientifique” a eu la comprenette bien lente.

         Mardi 3 mars 2009


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    Fevrier 2009

    Aux limites de la connaissance

      “Les virus, vivants ?” : publié dans le Monde, ardu pour un non initié, cet article de Stéphane Foucart retient mon attention.
      Les virus ont longtemps été considérés comme ne bénéficiant pas du “privilège de la vie” : car s’ils  “disposent d'un génome”, ils paraissaient “incapables de se répliquer hors de la cellule qu'ils infectent”. Mais, en 2003-2004, cette manière de voir a été mise en question à la suite de la découverte d’une famille de virus géants, ayant en commun neuf gènes - ce qui attestait "l'existence d'un ancêtre unique”. Et en 2008, a été identifié un virus plus grand encore qu’accompagne un petit virus satellite - l’un étant capable d’infecter l’autre. Dès lors qu’ils se reproduisent et qu’ils s’infectent les uns les autres, qu’est-ce qui retient de les classer dans le monde du vivant ? Le débat reste ouvert mais, selon un spécialiste, “ce n'est pas une question de biologie, mais plutôt de sémantique ou de théologie”.


      Reste une certitude : le fait que l’on en ignore beaucoup à propos des virus n’empêche ni de diagnostiquer, ni de prescrire.
      Mais, compte tenu de la multiplication des effets indésirables possibles de la plupart des médicaments, le plus sage ne serait-il pas, le plus souvent, de prescrire huit jour de repos et de marche au grand air ?

         Samedi 21 février 2009

    Hallucinant

     Le Monde rend compte du rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) publié hier ; consacré à la crise alimentaire, il est, pour le moins, déconcertant.
     Pour aller à l’essentiel : “près de la moitié de la production alimentaire mondiale est aujourd'hui perdue, mise de côté parce qu'elle ne correspond pas à des normes de marchés ou gaspillée lors de la consommation”. D’un côté, il y a “la faiblesse de beaucoup d'agricultures de pays du Sud, exposées aux pestes végétales, aux médiocres moyens de stockage, au manque de transport” ; de l’autre, il y a “le gaspillage de nos sociétés d'abondance. Au Royaume-Uni, un tiers de la nourriture achetée n'est pas consommé et, aux Etats-Unis, les pertes observées au niveau des différents systèmes de distribution sont estimées à environ 100 milliards de dollars par an” - à rapprocher des 3,5 milliards de dollars dépensés par le Programme alimentaire mondial pour les populations souffrant de la faim en 2008.
     Il y a là une réserve potentielle énorme qui pourrait permettre de faire face à l’augmentation de la demande d’alimentation que va nécessairement induire la croissance démographique des prochaines décennies : une voie qui, selon le Pnue, “a jusqu'à présent été très peu explorée alors qu'elle aurait de plus l'avantage de réduire la pression sur les terres fertiles et de limiter la déforestation”.


     La fin du gâchis alimentaire doit donc s’inscrire - probablement avec le retour à une certaine frugalité - dans les modes de vie à inventer dans les prochaines décennies. Assurément, plus facile à dire qu’à faire.

         Mercredi 18 février 2009

    Du soleil et du vent

     Il y a quelques jours (le 26 I), le Monde annonçait qu’une cinquantaine de pays avaient créé l’Irena - l’Agence internationale pour les énergies renouvelables - mais que plusieurs grands pays (États-Unis, Chine, Japon, Brésil…) ne s'y étaient pas associés. Le même jour, était annoncé que l'Allemagne est à l'avant-garde du développement des énergies renouvelables, qui ont assuré en 2008 15,3 % de son approvisionnement en électricité. Avant-hier, on apprenait que pour l’énergie éolienne dont les capacités mondiales ont augmenté de 29 % en 2008, les États-Unis sont les premiers, devant l'Allemagne ; et aujourd’hui, que l’Inde est engagée dans un effort massif de développement et de mise en œuvre de l’éolien et du solaire.


     En France, le président et le complexe nucléaro-électrique s’obstinent à imposer la primauté au nucléaire, tandis que les grandes puissances du Nord et du Sud se renforcent dans ce qui sera le grand marché des prochaines décennies : l’équipement en production décentralisée d’énergie renouvelable. Trop rares sont ceux qui comprennent que c’est par de telles voies qu’il faut chercher à sortir de la crise.

         Samedi 7 février 2009


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    Janvier 2009

    Trop loin ?

     “Deux Juifs se rencontrent dans une gare en Europe après la capitulation de l’Allemagne hitlérienne. L’un demande à l’autre :
    - Et où vas-tu ?
    - Je vais à... Perganimo.
    - Ah..., Perganimo... C’est loin !
    - Loin d’où ?”
     Entendue une fois, au sortir de l’enfance, cet échange m’a profondément touché. Je ne l’ai jamais oublié.
     Aujourd’hui, le Monde rapporte le témoignage de deux médecins norvégiens, seuls occidentaux présents dans l'hôpital de Gaza : “Nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d'armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l'acronyme DIME – pour Dense Inert Metal Explosive. À 2 mètres, le corps est coupé en deux; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Nous n'avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d'amputés”. Ces armes explosives de proximité, explique l’auteur de l’article, sont de “petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d'explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres”.
     Il y a quelques jours, j’évoquais une “politique de l’hyperchoc” à propos de l’intervention israélienne à Gaza (voir billet du 9 I). Dans son ensemble la “communauté internationale” comprend l’offensive israélienne, même quand elle en regrette le “caractère disproportionné” ; elle admet que Tsahal aille très loin, mais, pas trop loin.
     Mais trop loin, c’est où ?

         Lundi 12 janvier 2009

    Quand même...

     "Mon principe à moi, c'est qu'il ne faut pas renoncer à des alternatives au capitalisme. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas trouvé jusqu'à présent d'autre système - il faut le reconnaître de manière réaliste - (...) qu'il ne faut pas continuer à chercher, car ce système est quand même très très injuste". C’est le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, membre du parti socialiste, qui l’a déclaré ce matin sur France Inter.
     Il en a rajouté une couche : "Il faut reconnaître que ce système (...) qui crée de l'injustice, et on le sait depuis 200 ans, depuis sa grande phase d'expansion au XIXe siècle, ce système mérite d'être changé”. Puis il a estompé : “Pour autant (...) il faut être réaliste, toutes les tentatives de le changer fondamentalement ont échoué. Donc en attendant, pendant qu'on réfléchit, qu'on cherche, il faut l'améliorer, le corriger, le maîtriser".
     Dans la gamme des positions balayée en quelques lignes, comme dans les balancements des hésitations et des remords, on reconnaît le style de Jacques Delors, dont il a été l’inlassable lieutenant pendant des lustres à Bruxelles. Est-il utile de rappeler qu’il y a deux siècles le capitalisme n’avait pas été identifié comme système et que beaucoup, aujourd’hui, font comme si on était encore dans de simples “économies de marché” ? Vaut-il la peine de lui opposer qu’un système socio-économique, ça ne se “trouve” pas - pas même en “cherchant” ou en “réfléchissant” ?


     Mais au fait, pourquoi cette déclaration ? Seul candidat à sa succession à la tête de l'OMC, ce propos ne peut servir à sa réélection. Mais peut-être le membre du parti socialiste pense-t-il déjà, lui aussi, à 2012 ?

         Mercredi 7 janvier 2009

    Les loups...

     “L'armée israélienne est entrée dans la bande de Gaza”, titrait en rouge hier soir lemonde.fr. Titre anodin ? Pour un ancien, difficile de ne pas se rappeler Serge Reggiani chantant "Les loups sont entrés dans Paris".

      Dimanche 4 janvier 2009

    Élysée : mornes vœux


     S’étant privé de la stimulation du direct, c’est d’une manière terne que le président Sarkozy a délivré son message de vœux. Pourtant, ses “plumes” avaient puisé aux meilleures sources.
     D’abord, une variation inspirée (par mère Thérésa ?) sur le thème “je veux penser d'abord à ceux que la vie a durement éprouvés ...”
     Puis, du Pirandello : “Depuis que les difficultés sont apparues je vous ai toujours dit la vérité et j'ai agi” - et avant ?.
     Un peu de Superman : “Dans une période de crise comme le monde n'en avait pas connu depuis bien longtemps, j'ai essayé de changer l'Europe... La France a exigé des changements pour moraliser le capitalisme...”.
     Une auto-congratulation discrète : “Après avoir préservé les économies de chacun grâce au plan de sauvetage des banques...”, immédiatement suivie d’un incroyable engagement : “... ce sont les emplois de tous qu'il faut désormais sauver”. Et puis une autre incroyable promesse : “Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés” - à moins qu’il faille comprendre qu’ils vont être très très nombreux à se débattre.
     Enfin ce quadruple avertissement : “Pour nous en sortir chacun devra faire des efforts. Car de cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en investissant davantage, en poursuivant les réformes”... Et cette pirouette : “Nous allons sortir renforcés de cette crise”.

    Nous, qui nous ?

         Jeudi 1er janvier 2009


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